Titre : Demain est un autre jour
Auteur : Lori Nelson Spielman
Éditeur : Pocket
Date de parution : 2013
Qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunesse ? Brett Bohlinger, elle, a un an pour le découvrir. Pensant hériter de l'empire cosmétique familial à la mort de sa mère, elle apprend que cette dernière, qui avait pour elle de tout autres projets, ne lui a légué qu'un vieux bout de papier : la liste de tout ce que Brett voulait vivre quand elle avait 14 ans. Si elle veut toucher sa part, la jeune femme doit réaliser chaque objectif de cette life list. Enseigner ? Aucune envie. Un bébé ? Andrew, son petit ami, n'en veut pas. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew. A moins que...
Avec le premier chapitre de ce livre, j’ai cru avoir affaire à une comédie romantique légère et pleine
d’humour : certes, la mère de notre héroïne vient de décéder, mais qu’y a-t-il de
moins banal que de se casser la figure dans l’escalier devant un océan
d’invités après avoir minutieusement vidé la moitié d’une bouteille de
champagne ?
Néanmoins, vous l’aurez deviné,
cette entrée en matière est des plus trompeuses. D'ailleurs, dans ce même chapitre, l’auteure appuie bien sur la douleur que ressent Brett après la
perte de sa mère, une douleur qui n’est ni feinte ni exagérée : dans ce
roman, rien ne sonne faux, l’auteure parvient sans mal à restituer toute
l’authenticité de la nature humaine. On a des personnages qui mettent l’argent
ou le statut social avant tout le reste – le petit ami de Brett ou son frère
aîné, pour ne citer qu’eux –, d’autres qui font preuve d’un courage incroyable
et d’une certaine dose d’abnégation – la mère de Brett ou Sanquita, même si je
ne dirai rien de plus en ce qui concerne cette jeune femme enceinte à 17 ans : ça tomberait forcément dans le
spoil –, sans parler de Brett, déterminée et pleine de bonté : peu importe
les obstacles qui se dressent sur sa route et certains objectifs improbables qu’elle doit accomplir, elle ne baisse jamais les bras. En bref, Loris Nelson
Spielman nous propose ici une galerie de personnages variés qui ne tombent
jamais dans le cliché ou la caricature.
En ce qui concerne
l’intrigue, maintenant, c’est son originalité qui m’a frappée en premier :
qui aurait le courage de réaliser ses rêves de jeunesse, vingt ans
après les avoir formulés, et même en y étant contraint ? Que Brett se lance dans cette aventure pleine
d’embûches, avec un enthousiasme très modéré au début puis avec plus d’ardeur à
mesure qu’elle se redécouvre elle-même, nous fait réfléchir à notre propre
existence. Dans quelle mesure notre vie est-elle déterminée par autrui ?
Quels sacrifices faisons-nous pour ne pas risquer de déplaire à nos proches, à notre conjoint ou à nos amis ? Vaudrait-il mieux, au contraire, affirmer
sa propre personnalité et ses propres goûts quitte à les perdre ? Et,
plus simplement (ou pas) : peut-on changer de vie, comme ça, aussi radicalement, sans le moindre regret ?
Je vous laisse y
réfléchir. En ce qui me concerne, je n’ai pas de réponse toute faite,
exactement comme ce roman : tout en délivrant un message plutôt optimiste,
il ne s’y trouve aucun discours moralisateur d’aucune sorte (ce que j’ai
tendance à ne pas aimer dans les bouquins du même genre) ni aucune tirade dégoulinante de bons sentiments… OK, la fin se rapproche d’un happy end, mais
ça n’a rien de dérangeant : en fait, ce qui m’a le plus gênée, c’est
qu’elle soit aussi abrupte et que l’épilogue ne donne pas de réponses claires à
toutes les questions que l’on se pose. Et puisque je suis dans les
défauts, citons aussi un certain nombre de facilités scénaristiques qui donnent
parfois l’impression que tout s’enchaîne un peu trop bien, et la relation de
Brett avec un certain personnage (son vrai père) qui m’a paru un peu
précipitée.
Alors, comment
pourrais-je résumer mes impressions sur Demain est un autre jour ?
Eh bien, c’est avant tout une très bonne comédie romantique qui traite de
sujets profonds avec une grande délicatesse, et qui met en scène des
personnages variés et humains. Le ton n’est ni pesant ni bourré d’humour : comme tout le reste, il est juste et
véhicule parfaitement toute une palette d’émotions. Le thème qui constitue la
toile de fond du roman (cette fameuse liste avec ses dix objectifs pour
certains improbables, je vous renvoie à la photo qui ouvre cette petite chronique) est évidemment au cœur de l’intrigue mais ne constitue
pas pour autant le moteur de toutes les actions de Brett : on peut plutôt
dire que grâce à elle, elle va apprendre à écouter ses propres désirs et à ne
plus vivre comme ses proches voudraient qu’elle vive – une invitation à
réfléchir à notre propre existence. Si vous êtes à la recherche d’un roman doux
et réconfortant, sans tomber dans le « neuneunisme » ou l’humour
omniprésent, je ne peux que vous le recommander.
Tu vas finir par me faire aimer les livres romantiques !!😁Encore une excellente chronique
RépondreSupprimerC'est le but, en fait :p Merci !
SupprimerEh bah dis donc, tu as de la chance en matière de romance en ce moment ! 😂 Ta chronique est toujours aussi géniale mais j'avoue que le bouquin ne me tente pas spécialement :/ Mais, en tout cas, je suis contente pour toi que cette lecture t'ait plu ^^
RépondreSupprimerEh oui, j'espère que ça va continuer comme ça xD Je suis contente que ma chronique t'a plu, même si le livre n'ira pas augmenter la liste de tes envies ^^
SupprimerJ'avais adoré ce livre à l'époque ! Il m'avait fait un bien fou (je l'avais lu en vacances) :D
RépondreSupprimerOui, il est tellement parfait à lire pendant les vacances !
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