jeudi 8 octobre 2020

Hazel Wood, Melissa Albert

Titre : Hazel Wood

Auteur : Melissa Albert

Éditeur : Milan

Date de parution : 2018


 "Ne t'approche sous aucun prétexte d'Hazel Wood." Ces quelques mots laissés par la mère d'Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille. Hazel Wood, la résidence légendaire d'Althea Proserpine, auteure des célèbres "Contes de l'Hinterland". Hazel Wood, d'où semblent échapper des personnages inventés par Althea. Hazel Wood, où sa petite-fille, Alice, va devoir s'aventurer. Hazel Wood, dont personne ne revient jamais. Et si Hazel Wood était bien plus qu'un simple manoir ? Un leurre ? Une porte d'entrée sur un autre monde? Et si Alice était bien plus qu'une simple new-yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ? Il était une fois... Hazel Wood.

 


Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est « étrange ». Oui, Hazel Wood fut incontestablement une lecture particulière et je ne sais pas trop si j’ai apprécié ma lecture ou non.

J’ai beaucoup aimé la première partie de ce roman, certes assez classique (la vie passée de l’héroïne, l’enlèvement de sa mère… Donc rien de nouveau sous le soleil), mais qui n’en reste pas moins addictive : on a envie d’en savoir plus sur Althea, la grand-mère d’Alice, sur Hazel Wood et sur ces mystérieux Contes de l’Hinterland. Et puis vient la suite… qui m’a moins plu, justement parce qu’elle est trop étrange. Trop onirique. Trop « conte de fée » ? Enfin bref, mieux vaut que vous voyiez par vous-même : si j’en dis plus, je suis sûre à 200 % de vous spoiler ! Bon, disons juste que certains passages m’ont laissée perplexe car bousculent toute notion de « réalité », tandis que d’autres m’ont paru un peu rapides (la traversée du Bois de Mi-Chemin, par exemple, voire même la « vraie » vie d’Alice, ce pour quoi elle a été créée en premier lieu). Vous l’aurez compris, cette seconde partie m’a laissée un peu mitigée.

Malgré tout, je reconnais que ce bouquin regorge de très bonnes idées : par exemple, le fait que des personnages de fiction infiltrent le monde réel (ou l’inverse), qui est un thème que j’affectionne tout particulièrement. J’ai malgré tout eu peur d’être perdue vu la manière assez complexe dont l’autrice aborde le sujet (les Histoires, les points de passage entre Hinterland/Monde Extérieur, tout ça) mais heureusement, les explications viennent à point nommé et sont très claires. J’ai aussi apprécié l’ambiance assez sombre qui imprègne ce roman et en particulier la deuxième partie : c’est sans doute l’un des plus gros points forts de ce livre, il a vraiment quelque chose qui le rend unique.

À l’inverse, les personnages m’ont moins convaincue. C’est assez paradoxal quand on pense qu'ils sont assez peu nombreux à être importants… Juste Alice, sa mère, Ella, et son ami Ellery Finch. Ella est trop vite expédiée pour me permettre de m’y attacher ; pareil pour Ellery Finch, que je n’ai pas réussi à cerner ; et Alice… Assez colérique, froide, méfiante et cassante, elle n’est pas vraiment attachante et ne cherche même pas à l’être. Mais au moins, c’est sûr, c’est une héroïne des plus atypiques. Et d’autant plus que c’est elle la narratrice. 


En résumé, c’est un roman atypique, avec une ambiance bien à lui et qui ne plaira pas forcément à tous : alors que le début est assez classique, la suite prend une tournure plus onirique qui m’a parfois déboussolée. J’ai malgré tout aimé les thèmes abordés et la manière assez complexe dont l’autrice s’en approprie même si, d’un autre côté, les personnages n’ont pas su me convaincre. J’ai vu qu’une suite était prévue mais je ne pense pas la lire : la fin de ce roman se suffit à elle-même et m’a amplement satisfaite. En revanche, si l’autrice décidait un jour de sortir les Contes de l’Hinterland, je pense que je me les procurerai sans hésiter. Et quant à savoir si je recommanderai Hazel Wood ou non, je ne saurai vraiment pas vous dire : c’est à vous voir. Si vous n’avez pas peur d’un bouquin au rythme assez lent et qui bouscule ce que vous avez l’habitude de rencontrer dans les livres, alors, pourquoi pas.




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