lundi 22 mars 2021

La bibliothèque des citrons, Jo Cotterill


 À dix ans, Calypso n'a pas d'ami et trouve refuge dans les livres de sa bibliothèque, qu'elle dévore. Sa solitude prend fin le jour où arrive dans sa classe une nouvelle, Mae, qui bouscule ses habitudes de lectrice solitaire et lui ouvre les horizons insoupçonnés de l'amitié. Cette amitié tombe à pic, car à la maison les choses tournent de moins en moins rond. Le père de Calypso, veuf depuis cinq ans, vit muré dans son travail et son silence. Il s'est attelé à l'écriture d'une histoire encyclopédique du citron. Par une froide soirée d'automne, ces maudits agrumes vont brusquement déverser sur la vie de Calypso une amertume parfaitement inattendue... Il faudra toute l'amitié de Mae et la générosité de sa famille pour que cette découverte acide devienne le point de départ d'un chemin de guérison où l'amour, enfin, pourra ressurgir !

 


Pour le coup, la couverture fait plutôt bien le livre : c’est frais et lumineux, mais pas que. Si ça l’avait été, j’aurais peut-être pu me contenter de dire que c’est un roman jeunesse tout doux et tout mignon. Sauf que non. N’importe qui peut s’y plonger et y trouver son compte.

En effet, La bibliothèque des citrons aborde quelques thèmes assez forts – de manière plutôt simple, certes, mais avec efficacité. Je n’ai même pas besoin de spoiler, tout est dans le résumé : oui, on y parle bel et bien de deuil et de la difficulté à se reconstruire après le décès d’un proche, mais aussi de l’impact que cela peut avoir sur les relations au sein d’une famille. J’ai donc trouvé le duo composé de Calypso et de son père assez touchant, pas dans le sens attendrissant, mais parce que l’un comme l’autre essaie à sa manière d’aider l’autre – le tout de manière plus ou moins adroite et avec plus ou moins de succès. Bon, pour autant, ça ne m’a pas empêchée de détester ledit père pour certaines choses… mais personne n’est parfait, n’est-ce pas ?

À côté de ça, on assiste aussi à l’épanouissement de l’amitié qui se tisse entre Calypso et Mae, tout aussi touchante et simple à la fois. En fait, j’aime bien la simplicité qui enrobe ce livre : c’est un excellent moyen d’introduire en douceur des thèmes beaucoup plus profonds. J’ai déjà parlé du deuil, mais Calypso nous offre aussi une très belle réflexion sur la normalité : les mots choisis ont beau être des plus accessibles, je me suis quand même dit en moi-même : « ah oui, c’est vrai. » Et mine de rien, ça fait du bien de poser les choses à plat comme ça, sans nous prendre la tête pour autant.

Dernier point sur lequel je pourrais m'arrêter, l’hommage qui est rendu aux citrons aux livres tout au long du roman. D’un côté, on a le père qui donne en pâture son opus magnum à plein d’éditeurs différents (pour le coup je me suis vraiment identifiée à lui, c’était presque douloureux). De l’autre, et c’est le plus important, on a Calypso et Mae et leur passion des livres et de l’écriture. J’ai adoré voir autant de références littéraires casées dans un seul roman, même si malheureusement beaucoup ne sont pas connues en France. Et puis, évidemment, j’ai adoré voir une place aussi importante accordée à une passion qui anime tant de personnes dans le monde. 


On pourrait résumer ce livre en deux mots : simplicité et efficacité. Jo Cotterill aborde avec son roman tout un tas de sujets assez profonds (le deuil, la question de la différence, de la famille…) avec des mots accessibles à tous et qui apportent une certaine douceur à l’ensemble. Cerise sur le gâteau, une place très importante est accordée à la littérature et à l’écriture : ça fait forcément mouche puisque comme Calypso et son amie, nous sommes tous et toutes des rêveurs et des rêveuses passionnées. Il va sans dire que je vous le recommande : non seulement La bibliothèque des citrons a frôlé le coup de cœur, mais en plus il peut être lu par n’importe qui et à n’importe quel âge, tellement son propos est universel et bienveillant


2 commentaires:

  1. 👍excellente chronique,qui donne envie de se laisser tenter par ce livre acidulé !

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    1. Si un jour tu le trouves en librairie n'hésite pas 👌

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