dimanche 5 juillet 2020

Le racisme expliqué à ma fille, Tahar Ben Jelloun - #BLM Challenge


Titre : Le racisme expliqué à ma fille

Auteur : Tahar Ben Jelloun

Éditeur : Seuil

Date de parution : 1998

Nombre de pages : 63 p.


Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. On ne triche pas avec les questions d’un enfant. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme. Nous avons beaucoup parlé. Les enfants sont mieux placés que quiconque pour comprendre qu’on ne naît pas raciste mais qu’on le devient. Parfois. Ce livre qui essaie de répondre aux questions de ma fille s’adresse aux enfants qui n’ont pas encore de préjugés et veulent comprendre. Quant aux adultes qui le liront, j’espère qu’il les aidera à répondre aux questions, plus embarrassantes qu’on ne le croit, de leurs propres enfants.




→ Valide la consigne 4 : lire un essai sur le racisme


[Petite intro inutile] Pour cette consigne, j’avais d’abord songé à un autre essai, Le racisme est un problème de blancs de Reni Eddo-Lodge. Mais bizarrement, je n’ai pas réussi à le trouver en format papier et comme je n’ai pas de liseuse… eh bien, je me suis rabattue sur autre chose : un petit bouquin au titre explicite qui ne payait pas trop de mine.

Et devinez quoi ? Ce petit machin en question est en fait une vraie mine d’or. L’auteur aborde tous les aspects fondamentaux du racisme, en définissant également des termes qui y sont liés comme les différences socioculturelles, la discrimination ou encore l’antisémitisme (j’ai pioché des mots au pif pour vous donner une idée globale ; l’avantage, c’est que toutes ces notions sont signalées en gras). Le tout est expliqué avec des mots simples pour être compris du public auquel il s’adresse (les enfants) tout en remettant les pendules à l’heure pour les autres (les adultes).

Mais utiliser des mots simples ne signifie pas que cet essai est simpliste, loin de là : OK, l’auteur insiste beaucoup sur les méfaits du racisme, histoire que le message rentre bien dans le crâne des lecteurs et des lectrices du même âge que sa fille (du moins, de l'âge qu'elle avait au moment de l’écriture du livre), mais il a aussi recours à nombre d’exemples historiques et sociologiques qui donnent un certain relief à son propos. Ainsi, pêle-mêle, il est fait mention des croisades, de la ségrégation étatsunienne, de colonisation, de Spinoza ou encore de Sartre. Autant de références qui ne parleront pas forcément aux plus jeunes, mais qui sont expliquées avec assez de pédagogie pour être compris par tout le monde. Et comme la jeune fille qui reçoit l’enseignement de son père le fait elle-même au cours de ce dialogue, chacun pourra établir des connections avec des situations qu’il a vues ou qu’il a vécues indirectement ou non.


En résumé, ne vous fiez pas à la taille de cet essai. Il est petit, oui, mais il contient toutes les informations essentielles concernant le racisme et les notions qui lui sont lié. Le propos est clair et pédagogique, histoire d’être bien compris par le jeune public auquel il s’adresse avant tout (cf. l’intro : « on peut éduquer des enfants, mais pas des adultes » et les dernières pages du livre), et agrémenté de nombreux exemples qui donnent une certaine profondeur à l’ouvrage. Je le recommanderai à tout le monde : aux jeunes, évidemment, mais aussi aux adultes. Même si je ne me fais pas d’illusions, ce livre permet au moins de mettre les choses bien à plat ; et même s’il a quasiment le même âge que moi, son contenu n’a pas vieilli le moins du monde.


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