Titre : Mon histoire - Une vie de lutte contre la ségrégation raciale
Auteur : Rosa Parks
Éditeur : Libertalia
Date de parution : 1992 (France : 2018)
Nombre de pages : 196 p.
J’ai une toute petite question à vous poser : pourquoi ce livre n’est-il pas plus connu ? On parle quand même de Rosa Parks. Et d’une autobiographie. Pourquoi est-ce que je n’en ai jamais entendu parler avant de tomber dessus par hasard ??
En plus, ce n’est pas comme si c’était long et ennuyant à mourir : cette autobiographie est courte et vraiment captivante. On suit Rosa Parks depuis le début de sa vie jusqu’au moment qui précède la publication de ce livre ; chaque chapitre aborde un pan différent de son engagement en faveur des droits des communautés noires, à l’exception de ceux consacrés à son enfance et à ses ancêtres qui, eux, mettent en avant les conditions de vie des Noirs américains avant et après l’abolition de l’esclavage. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Rosa Parks ne manque pas d’anecdotes à nous raconter. Vous vous en doutez bien, elles sont souvent révoltantes.
Par contraste, l’engagement de Rosa Parks brille avec encore plus de force. OK, elle ne s’est pas illustrée par ses qualités de leader, comme Martin Luther King (pour ne citer que lui), mais c’est vraiment impressionnant de voir qu’elle a commencé dès son enfance à protester d’une manière ou d’une autre contre les lois ségrégationnistes et qu’elle a continué de le faire tout au long de sa vie. Bien sûr, on a droit au récit détaillé du fameux épisode du bus qui l’a propulsée sur le devant de la scène ; mais ce que j’ai trouvé aussi intéressant, c’est de voir qu’elle n’a pas été la première à avoir refusé de céder sa place et de comprendre pourquoi ses prédécesseuses sont tombées dans l’oubli.
Ce qui rend aussi Rosa Parks attachante (et la lecture de son autobiographie agréable), c’est qu’elle fait preuve d’une humilité incroyable. Elle n’est pas une superhéroïne et ne cherche pas à se faire passer pour, même si elle a beaucoup fait pour la cause. Elle n’hésite pas à rétablir la vérité sur certains faits qui ont pu être mal interprétés (comme les raisons de son geste symbolique) et ne cache pas les moments de faiblesse qui ont parfois pu la saisir. Et à l’inverse, le traducteur n’hésite pas à apporter quelques précisions quand sa mémoire semble lui faire défaut, par le biais des notes de page – un complément très utile pour comprendre aussi qui sont certaines personnes mentionnées par Rosa Parks.
Cette autobiographie
jette donc un éclairage puissant sur la vie d’une femme dont on n’a retenu
qu’un geste symbolique, alors qu’elle a passé sa vie entière à lutter pour les
droits des communautés noires américaines. Elle ne cherche pas à se donner (encore) plus
d’importance qu’elle n’en a eu, et cette humilité rend la lecture d’autant plus plaisante.
Comme d’habitude, je vais finir par l’inévitable question : le
recommanderai-je ? J’ai envie de répondre : oui, évidemment. Si Rosa
Parks a voulu nous livrer son autobiographie, ce n’est pas pour qu’elle soit
jetée aux oubliettes. Au contraire, c’est l’occasion unique de pouvoir mieux la
connaître et d’aller au-delà du seul geste qui l’a rendu célèbre, tout en ayant
un témoignage de première main sur la situation des États-Unis au milieu du XXe
siècle.
Un livre excellent donc pour une très grande dame !
RépondreSupprimerC'est bien résumé 👌
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