Au service de sa Majesté la Mort (tome 1), Julien Hervieux

Titre : Au service de sa Majesté la Mort tome 1 : L'ordre des revenants

Auteur : Julien Hervieux

Éditeur : Castelmore

Date de parution : 2018

 Londres, 1887. Prise dans le carcan de la société victorienne, Elizabeth, jeune journaliste indépendante, n’a d’autre choix pour exercer son métier que de passer un accord avec un journaliste qui lui sert de nom de plume. Un accord funeste : quand ce dernier est assassiné sous ses yeux, Elizabeth, devenue gênante, est sommairement abattue… pour se réveiller dans sa propre tombe. Commence alors pour elle une toute nouvelle "existence". Sous la surveillance d’un étrange chaperon, Elizabeth rejoint, à son corps défendant, les rangs des Revenants, des morts-vivants chargés de traquer ceux qui tentent de repousser la venue de leur dernière heure. Elle œuvre désormais pour le compte de Sa Majesté la Mort elle-même, une activité bien loin du repos éternel… 

 

Au service de sa Majesté la Mort fut une bonne découverte, mais il m’a manqué quelque chose pour l’apprécier vraiment : une petite étincelle, un grain de folie… Enfin, vous voyez : quelque chose qui lui aurait permis d’être vraiment différent des autres livres avec des thèmes semblables.

J’ai beaucoup apprécié le début qui, comme le souligne la quatrième de couverture, est très loin d’être banal : après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on suit un protagoniste mort ! Mais mon enthousiasme est assez vite retombé. L’intrigue est somme toute assez plate et ne recèle pas de grandes surprises : l’action ne manque pas, c’est vrai, et j’ai aimé suivre Elizabeth dans sa découverte de sa nouvelle vie (c’est d’ailleurs agréable de voir qu’elle n’accepte pas facilement sa nouvelle condition, comme c’est parfois le cas dans d’autres bouquins), mais l’histoire est tout de même très loin d’être exceptionnelle. D’ailleurs, ce n’est vraiment que dans les cent dernières pages (environ) que l’on comprend pourquoi ce roman fait partie d’une trilogie : un certain gros mystère est introduit et n’est pas résolu à la fin du livre – bien au contraire. Du coup, j’ai plutôt envie de découvrir la suite ne serait-ce que pour avoir le fin mot de l’histoire.

Continuons avec ce qui m’a moyennement plu : les personnages. OK, ils ont chacun un caractère bien défini, mais ils ne sont pas vraiment remarquables pour autant. J’ai réussi à apprécier certains d’entre eux (et à en détester d’autres, comme Iseult, la supérieure d’Elizabeth, qui est vraiment insupportable), mais ils ne me laisseront sans doute pas un souvenir impérissable.

Y’a-t-il moyen de terminer sur une note positive ? Oui, je vous rassure : j’ai beaucoup apprécié l’inventivité de l’auteur en ce qui concerne l’univers dans lequel prend place l’intrigue. Les précisions historiques lui donnent une certaine crédibilité (de même que les explications sur le rôle des Revenants) et le Londres du 19^e siècle est suffisamment décrit pour que l’on s’y croit sans trop de difficultés. 

En résumé, ce fut une lecture assez moyenne. Ni l’intrigue ni les personnages ne sortent vraiment des sentiers battus, mais l’absence de temps morts et la fluidité du style de l’auteur font que l’on dévore ce roman en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. J’ai aussi apprécié l’univers dans lequel se déroule l’intrigue qui, lui, est assez original : on sent que Julien Hervieux a fait un effort pour se démarquer des autres livres qui utilisent plus ou moins les mêmes thèmes. Deux questions se posent alors : d’abord, ai-je envie de lire la suite ? Honnêtement, oui : j’ai envie d’en apprendre plus sur l’identité de ce mystérieux W et éventuellement de voir si le second tome sera meilleur que le premier (et le troisième aussi, quand il sortira). Et ensuite, l’inévitable : le recommanderai-je ? Pourquoi pas. En tout cas, je ne le déconseillerai pas : c’est assez original sur certains côtés sans être prise de tête, et on est à peu près assuré de passer un bon moment. Par contre, si vous vous attendez à trouver un peu d’humour (ce qui était mon cas avant d’ouvrir ce bouquin : le thème s’y prêtait plutôt bien), passez votre chemin : il est quasiment aux abonnés absents. Pareil si vous cherchez une romance : il n’y en a pas, ou à peine…