Titre : Le faiseur de rêves
Auteur : Laini Taylor
Éditeur : Lumen
Date de parution : 2018
[Avant-propos : Je remercie les cours pour avoir aspiré mon énergie vitale au cours de ces derniers mois : ils vous présentent leurs plus plates excuses pour avoir provoqué cette longue absence. En espérant que ça ne se reproduise plus... ou plus aussi longtemps. Et, oui, je sais : je n'ai fait aucun effort sur la couverture pour cette chronique-ci. Ça sera corrigé en temps et en heure. On peut commencer, maintenant ?]
[Avant-propos 2 : Bonne année ! Et maintenant, rentrons dans le vif du sujet !]
Avec Le Faiseur de rêves, j’ai ressenti une certaine affinité avec Lazlo, notre jeune bibliothécaire héros malgré lui (?) : lui s’est pris un conte de fées sur le nez quand il était ado et moi, j’ai été gratifiée d’une claque magistrale par un Objet Livresque Non Identifié. Les livres seraient-ils donc des monstres assoiffés de violence ? Peut-être. Ou alors, ils ne connaissent pas d’autres moyens pour nous ouvrir les yeux sur des réalités qu’on ignorait jusque-là.
Au début, pourtant, j’étais sceptique. (Ceci
étant dit, c’est un symptôme assez fréquent chez les lecteurs, mais qui (heureusement)
n’aboutit pas toujours sur la maladie connue sous le nom de : « Ce
bouquin est nul n’est pas fait pour moi, j’abandonne ».) Les
raisons en sont très simples : un rythme assez lent, avec moult flash-back,
et une question qui m’a souvent traversé l’esprit au cours de la première
centaine de pages : « Mais WTF, c’est normal si je comprends quasiment
rien ? » La palme revient sans doute au début de la deuxième partie
et à l’introduction d’un nouveau point de vue. Pour le dire simplement, j’ai
rarement été aussi larguée de toute ma vie.
Par chance, ce bouquin est très bien fichu. Pas de panique si vous vous sentez parfois perdu.e et/ou déboussolé.e, tôt ou tard les réponses vous sauveront de la noyade… et plutôt tôt que tard, d’ailleurs, parce que votre soif de comprendre sera tellement forte que les pages se tourneront sans que vous ne vous rendiez compte. Ensuite, vous n’aurez plus qu’à savourer le plaisir infini de voir la plupart des pièces du puzzle s’emboîter et de comprendre mieux les enjeux.
Parce que oui, des enjeux, il y en a. Et
pas qu’un peu ! Le narrateur omniscient met sur le devant de la scène un
certain nombre de personnages, tous plus intéressants les uns que les autres
parce qu’ils poursuivent tous des objectifs opposés et donc conflictuels. Aucun
manichéisme : le génie de l’autrice est de réussir à nous faire comprendre
et accepter les motivations de chacun si bien qu’il est très difficile de
prendre parti pour ou contre l’un de nos protagonistes – même si évidemment, ça
ne vous empêchera peut-être pas d’espérer qu’une solution à l’amiable soit
trouvée, ni d’en aimer certains plus que d’autres.
À côté de cette-histoire-que-je-ne-peux-pas-spoiler-sinon-je-gâcherai-tout-le-plaisir-de-la-découverte,
on a aussi une romance. Là encore, je préfère vous laisser la découvrir par
vous-même si vous n’avez pas déjà lu Le faiseur de rêves. Sachez juste
que je l’ai adorée parce que, comme tout le reste du roman, elle sort des
sentiers battus. Si je dois vous donner deux raisons pour lesquelles elle ne
ressemble à rien de connu : le cadre dans lequel elle se situe (vous
comprendrez en lisant) et le fait qu’elle est desservie par une plume
absolument sublime. Le style de Laini Taylor est très riche, mais aussi doux, poétique, et colle donc
parfaitement à l’ambiance onirique et magique de son roman – et aussi à cette
fameuse romance, qui répond à toutes ces caractéristiques.
En bref, je n’ai que de bonnes choses à dire sur Le faiseur de rêves. Le roman a beau être très descriptif, le style particulier mais agréable de l’autrice, parfaitement raccord avec l’univers atypique qu’elle a construit, et l’envie de comprendre (d’abord de quoi il retourne, puis comment tout ça va se terminer) font que les pages se tournent quasiment par magie. Mention spéciale aux personnages dont la psychologie est fouillée avec une minutie et une justesse incroyables qui préviennent tout manichéisme. Je terminerai assez logiquement avec la fin, qui est un vrai tour de force entre les derniers rebondissements qui s’enchaînent avec une logique implacable et le fait que l’on connaissait la mort de Sarai depuis le début du roman, même si l’idée qu’il s’agissait d’elle ne m’a jamais effleuré l’esprit. Il va sans dire que je recommanderai plus que chaudement ce premier tome qui à mes yeux ne ressemble à rien de connu. Si vous cherchez du dépaysement, croyez-moi, vous allez être servi !
Hello ! Une chouette nouvelle année à tous et toutes! Et un chouette bouquin pour commencer l'année ! Je vais me laisser tenter ! Bonne journée
RépondreSupprimerTrès belle année 2021 à toi ! ♥ Ca fait plaisir de te revoir par ici, tes articles m'avait manqué. En tout cas, je suis contente que tu aies autant aimé Le faiseur de rêves. J'ai réellement adoré la duologie (sans que cela soit un coup de cœur malheureusement ♥). J'espère que tu apprécieras le tome 2.
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